Hopiho

PEUT-ON DISCIPLINER LES ENFANTS SANS LES FRAPPER?

(Source de la photo: Dam16)

Il y a quelques années, j’ai eu une discussion avec une meuf que je courtisais. Nous étions à l’étape où nous cherchions à savoir si nous partagions les mêmes valeurs. Lors de la conversation, elle décida de me poser une question qui semblait complètement anodine, mais qui s’est avérée fatale.

C’était quoi la question? Bonne question! En gros, elle me demanda si j’étais pour ou contre les punitions corporelles. Je répondis que  je n’étais pas un fan de la fessée, mais malheureusement c’était un mal nécessaire. Je ne donnai pas davantage d’explications car je n’avais aucune envie d’enfoncer des portes ouvertes pendant toute la soirée.  Dans ma tête, j’estimais que c’était une évidence, donc c’était inutile de m’attarder là-dessus.  J’avais hâte d’aborder des sujets plus intéressants. J’avais des questions super importantes à lui poser. Par exemple, je voulais savoir ce qu’elle met en premier dans le bol: le lait ou les céréales?

Alors que je croyais que la conversation sur la fessée était close, mon interlocutrice me lâcha la question rhétorique la plus célèbre au monde: «Tu es sérieux là?». A ce moment précis, je compris que notre idylle était morte dans l’œuf. Pendant le reste de la soirée, elle me traita comme si j’étais l’enfant biologique d’Ike Turner et de R. Kelly. «Comment peux-tu cautionner la maltraitance des enfants?», répétait-elle sans cesse. Bref, elle me passa un sacré savon que je ne suis pas prêt d’oublier.

Depuis le début de l’année, je n’arrête pas de lire que des articles où les auteurs implorent les parents d’arrêter de battre leur progéniture. Ils exhortent les adultes à utiliser d’autres moyens pour discipliner les enfants. Force est de constater que la fessée n’a plus la cote en 2017. Ayant moi-même été une victime de sérieuses bastonnades à l’école primaire, ma réaction aurait dû être la jubilation. Cependant, je ne peux m’empêcher d’avoir des sentiments ambivalents quand j’entends les gens crucifier la fessée.

Dans un monde parfait, on n’aurait pas besoin de la punition corporelle. Malheureusement, les êtres humains sont imparfaits et très têtus.  Jésus-Christ l’a appris à ses dépens lors de son court passage sur terre. Dans la Bible, l’un des épisodes qui m’a le plus marqué, c’est sûrement la purification du temple (Jean 2, 13-25). On apprend que Jésus-Christ (le vrai fondateur de la non-violence) péta les plombs lorsqu’il vit des marchands faire du commerce dans le temple. Il prit alors son fouet et commença à les chicoter avec virulence.  Ce passage est très révélateur et prouve qu’on ne peut pas vivre avec les hommes sans les fouetter. La chicote et l’homme sont deux choses indissociables comme Usher et l’herpès.

Je ne suis pas un apôtre de la violence corporelle, mais je pense qu’une bastonnade bien administrée peut avoir des effets positifs sur le long terme. Evidemment, la fessée doit être utilisée lorsque toutes les autres formes de punition se sont avérées inefficaces. Malheureusement, on observe que dans de nombreux foyers, la violence physique est le premier et le seul recours lorsqu’il faut discipliner les enfants.

Dans mon enfance, mes parents ne me fouettaient pas à la maison. Ce sont plutôt mes instituteurs qui se chargeaient de me donner des coups de fouet lorsque je faisais des bêtises. Un jour, je me suis fait fouetter parce que je n’avais pas fait mes devoirs. Je m’en souviendrai toujours  car ce fut une des pires humiliations de ma vie. La douleur était non seulement physique, mais elle était morale également. Bref, c’était la double peine. Ce jour-là, je compris que le fouet est l’ennemi du charisme.

Le fouet est l’ennemi du charisme?  Qu’est-ce que ça veut dire? Ca signifie tout simplement que les dernières fringues à la mode ne servent à rien si tu te fais fesser par le maître devant l’ensemble de la classe. Tu as beau être élégant, mais si tu te fais fouetter, tu auras l’air con devant tes camarades et les filles que tu convoites. C’est donc très important de se tenir à carreau afin de ne pas perdre les précieux cool points accumulés auprès de la gent féminine car le fouet peut te faire passer de héros à zéro en quelques minutes.

Après avoir reçu une fessée d’anthologie, je pris la résolution d’être un élève plus assidu ce jour-là et j’obtins de meilleures notes au cours de trimestres suivants. Mes parents pensaient qu’ils avaient enfin réussi à inculquer à leur fils le goût pour les études. Ils se trompaient. Du haut de mes huit ans, j’avais toujours du mal à comprendre la pertinence de l’école, mais je faisais mes devoirs assidument afin d’éviter les coups de fouet du maître. Mon assiduité n’était pas liée à l’espoir d’un avenir meilleur, mais à la peur de la fessée. C’est triste à dire, mais c’est la vérité.

J’aimerais conclure ce billet en récapitulant mon point de vue afin d’éviter tout malentendu. En gros, je ne dis pas qu’il faut donner des ocho cincos aux enfants récalcitrants, mais j’estime que la fessée (ou la menace de la fessée) est un excellent moyen pour s’assurer que les enfants restent sur le droit chemin. Je pense que les bons parents sont ceux qui savent alterner la carotte (la récompense) et le bâton (la punition).  Evidemment, le châtiment doit toujours être proportionnel à l’offense.  Les enfants ne doivent surtout pas devenir des punching bags où les parents viennent déverser leur frustration. Et vous? Qu’en pensez-vous? Pour ou contre la fessée? Justifiez vos réponses.

PS : Je sais que la violence physique est un sujet sérieux, mais j’aimerais tout de même vous quitter sur un sketch de Trevor Noah. Bon début de semaine!

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