LA REMONTADA, ÉTAIT-ELLE UNE VICTOIRE À LA PYRRHUS?

Pyrrhus 1er, roi d’Épire, fut l’un des plus redoutables adversaires de la Rome antique. Pendant la guerre en Italie, il remporta la bataille d’Ausculum (en 279 avant Jésus- Christ) sur les légions romaines. Malheureusement, cette victoire lui coûta très cher puisqu’il perdit une grande partie des forces qu’il avait amenées. A ceux qui le félicitaient, Pyrrhus répondait : « encore une autre victoire comme celle-là et je rentrerai seul en Épire ».

Chaque fois que Pyrrhus remportait une bataille, les troupes romaines comptaient plus de victimes que les siennes, mais elles étaient en mesure de se requinquer rapidement car elles pouvaient facilement recruter de nouveaux soldats. La population de l’Épire étant limitée, Pyrrhus ne disposait pas de ce luxe. Il n’avait donc aucun moyen pour recruter de nouveaux soldats, et c’est la raison pour laquelle il renonça à conquérir l’Italie. Les batailles que Pyrrhus a livrées contre les Romains sont à l’origine de l’expression « victoire à la Pyrrhus », qui désigne une victoire très coûteuse.

Samedi dernier, j’ai pensé à Pyrrhus lorsque j’ai vu le FC Barcelone s’incliner face à l’Atletico Madrid. Perdre un match face aux hommes de Diego Simeone n’a rien de honteux, étant donné que l’Atletico fait partie des meilleures équipes d’Europe. Toutefois, cet énième revers ne faisait que confirmer ce que l’on savait déjà : le FC Barcelone est devenu une équipe quelconque.

Depuis le début de la saison, le club catalan n’est plus que l’ombre de lui-même. Son bilan est tout simplement catastrophique : en ce moment, le Barça pointe à la 9e place de la Liga et le club a obtenu une seule victoire lors de ses six derniers matches.

Lorsque l’on prend la peine d’examiner les causes de cette chute vertigineuse, on se rend compte que le déclin du FC Barcelone a commencé après la remontada de 2017. Ce soir-là, les Barcelonais célébraient un succès improbable face au PSG, cependant ils étaient loin de s’imaginer que cette victoire marquait également le début d’une ère moins glorieuse.

Neymar parti, c’est le début d’une série de mauvaises décisions

Le 8 mars 2017, le PSG est humilié en mondovision et Nasser Al-Khelaifi, le PDG du Paris Saint-Germain, a très peu apprécié. Il l’a mauvaise et sa vengeance sera terrible. L’été 2017, il décide de payer la clause libératoire du principal artisan de la remontada : Neymar. Le raisonnement est simple : Neymar ne sera plus dangereux s’il porte les couleurs du PSG. Le PSG affaiblit donc son ennemi juré en le pillant d’un de ses meilleurs éléments.

Le départ de Neymar aura de lourdes conséquences pour le Barça. Certes le club catalan a reçu un chèque de 222 millions d’euros, mais il a du mal à trouver le successeur du joueur brésilien. Les clubs vendeurs sont gourmands car ils savent que FC Barcelone a touché le pactole. Ils veulent leur part du gâteau et sont intransigeants lors des négociations.

Le 25 août 2017, le Barça annonce qu’il a déboursé 105 millions d’euros pour s’attacher les services d’Ousmane Dembélé. Dembouz est certes un bon joueur, mais ses performances sur le terrain ne justifient pas un tel investissement. Dortmund a mis une belle carotte au FC Barcelone.

Dembouz récupère le numéro 11, laissé vacant par Neymar, et on présume que le club catalan va être moins actif sur le marché des transferts. Que nenni! Les Barcelonais ont les dents longues et ne comptent pas s’arrêter là. En janvier 2018, ils cassent leur tire-lire à nouveau pour s’attacher les services du Brésilien Philippe Coutinho. Montant de la transaction : 120 millions d’euros, plus 40 millions de bonus. Été 2019 : rebelotte. Le FC Barcelone délie les cordons de la bourse à nouveau et paie la clause libératoire de 120 millions d’euros d’Antoine Griezmann.

En deux ans, le FC Barcelone a dépensé des centaines de millions d’euros pour renforcer un secteur offensif, qui compte déjà Leo Messi et Luis Suarez dans ses rangs. Les trois recrues figurent dans la liste des dix transferts les plus chers de l’histoire du football : Dembélé (7e), Griezmann (5e) et Coutinho (3e).

Ces investissements colossaux sont des échecs cuisants étant donné que les performances de ces joueurs sont bien en deçà des attentes. Dembélé est tout le temps à l’infirmerie, tandis que les deux autres joueurs ont du mal à retrouver leur niveau d’antan. Non seulement, ils ne sont pas performants sur le terrain, mais le pire, c’est que leurs salaires mirobolants alourdissent la masse salariale du club. Annuellement, Coutinho gagne 8,5 millions d’euros, Dembélé empoche 12 millions d’euros et Griezmann touche environ 20 millions d’euros.

Les Barcelonais vivaient déjà sur la corde raide, et la pandémie ne va pas arranger les choses. Au mois d’août dernier, le club catalan est obligé de laisser partir Leo Messi car il n’est pas en mesure de lui offrir un nouveau contrat. Lorsque le PSG apprend que le meilleur joueur du monde est sans club, Nasser fonce sur l’occasion histoire de bien remuer le couteau dans la plaie des Catalans.

Aujourd’hui, Messi fait les beaux jours du Paris Saint-Germain. D’ailleurs, la semaine dernière, il a marqué un magnifique but face à Manchester City en Ligue des Champions. Le lendemain, le FC Barcelone s’est incliné lourdement face au Benfica de Lisbonne. J’ai donc une question à poser aux culés de Barcelone : alors, cette remontada, est-ce qu’elle en valait la peine?

Hopiho

Facebook Comments
Loading Facebook Comments ...

Leave a Reply